Conflit Russo-Ukrainien ou 3ème guerre mondiale ? Quels impacts sur le gaz Africain ? Quid de la préservation de l’environnement et du bassin du Congo ?
Au gré de l'évolution du conflit Russo-Ukrainien, la véritable guerre se joue sur le continent Africain . En effet, la carte économique de l'Afrique redessine progressivement au rythme de la répartition des « territoires" contrôlés par les puissances étrangères. Entre la montée du nationalisme dans plusieurs pays Africains jadis désignées comme bases arrières de l’occident, et la crise du gaz ainsi que d'autres ressources l'Afrique subit à deux niveaux : le gap de 11% à combler en approvisionnement de gaz dûment fournit par la Russie qui exerce une pression sur l’accélération des projets gaziers en Afrique ; les impacts environnementaux à prévoir, écartant de fait les recommandations de la COP 26 sur la préservation des écosystèmes.
Sur le diagramme ci-dessus, on peut constater que la Russie concentre à elle seule 11% des importations Françaises , 9% par l'Algérie, 23% non déterminés (qui en réalité sont dominés par des pays Africains) . Notons que d'après le ministère de l’environnement Français, les besoins journaliers en gaz se situent en moyenne autour de 4100 GWh/j. Afin de contenir une inflation dejà grandissante, L’Europe opte pour des subventions sur le gaz et d'autres ressources de grande nécessité.
Cependant, l'Afrique et plus particulièrement se retrouvent face à un dilemme d’envergure : accélérer la production de gaz afin de répondre à la demande ou prôner davantage la préservation de l’environnement en pronant une production responsable respectant la limite d'émissions de gaz à effets de serre.
A la vérité ces deux options sont imbriquées. À la vérité, l'Afrique subsaharienne sort progressivement d'une crise économique sans précédent. Les indicateurs Macroéconomiques reviennent au vert, certes avec peine mais on note néanmoins un retour à la croissance. Le Congo Brazzaville par exemple, avec un taux situé autour de + 4,3% d'après le rapport de Juin du Fonds Monétaire international, contre -0,1% en 2021 et -8,1% en 2020 (dû notamment au contexte de crise sanitaire mondiale). L’allègement du stock de la dette vis-à-vis des partenaire bilatéraux et multilatéraux, couplé à l’appréciation du prix du baril de pétrole auront contribué à « oxygéner » l'économie . La diversification de l'économie, plus ardemment imposée par les bailleurs internationaux aura permis de voir des frémissements dans les secteurs hors pétrole, avec une volonté affichée d'industrialiser davantage l'économie. Pour financer le développement, les pays producteurs de oil & gas misent fortement sur la manne financière que ces ressources vont générer. Seulement, les risques environnementaux encourus sont à déterminer.
REFINANCER LE FONDS BLEU POUR SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Enfin, l’enjeu environnemental est de taille, et les besoins de financement des économies des 17 pays signataires sont encore plus importants. La succession de ces poly crises, plonge nos pays dans une paupérisation encore plus importante. L’Afrique doit renégocier « son contrat social ». L'enveloppe de soutien aux efforts de préservation de l’environnement et aux projets de développement doit nécessairement réévaluée au prorata des efforts à fournir par les pays membres du fonds bleu. Notons que ce fonds est aujourd’hui chiffré à $ 8 milliards USD.
Théophane Mokoko
Managing Partner - INFINITE CAPITAL
Cabinet de conseil financier & intelligence économique